Dans cet épisode, vous allez retrouver les voix de Maëlys et de Roxanne. Toutes deux ont eu le courage de témoigner sur les situations inhumaines qu’elles ont vécu dans leurs entreprises après leur deuil périnatal.
Le deuil périnatal, c’est le sujet plus tabou que le tabou, personne n’en parle, on ignore ou on oublie que ça existe et ça amène des situations comme celle que j’ai vécu. Je ne souhaite pas que cette situation arrive à une autre personne,c ‘est pour cela que je témoigne.
Je sais que certains sont tentés de dire que le deuil n’a rien à faire dans l’entreprise, que ça concerne que peu de personnes, qu’il faut arrêter de vouloir faire peur au gens, que c’est trop glauque comme sujet et que personne ne veut en entendre parler dans l’entreprise. Mais fermer les yeux et invisibiliser les personnes qui le vivent, c’est priver cette personne du soutien dont elle a besoin, c’est passé à côté de la confiance que vous pouvez bâtir avec votre employé, c’est passé à côté de votre rôle de manager, tout simplement.
Eh bah pas en y pensant juste la veille pour le lendemain…. En se disant “hey c’est pas demain que Mme W, est censée revenir ?”. Si ça se passe comme ça chez vous, il y a du travail à faire, alors lisez attentivement la suite.
Parce qu’un retour au travail, ça se prépare et ça se prépare d’avance. Et pour que vous ayez toutes les chances de votre côté pour que ça se passe bien, il faut surtout ne pas négliger une chose importante : le lien !!! Vous devez maintenir un lien avec la personne absente, en prenant de temps en temps de ses nouvelles.
Alors, attention prendre des nouvelles, ce n’est pas appeler toutes les semaines, ni mettre ou faire sentir une pression pour que la personne rentre plus tôt au travail. Non ! Prendre des nouvelles, c’est juste s’assurer que la personne va bien, de voir avec elle, comment elle voit son retour, qu’est-ce qu’elle souhaiterait qu’on communique, qu’est-ce qui lui fait peur dans ce retour etc.
Ensuite, il faut aussi préparer l’équipe à ce retour. Car le plus difficile pour les parents endeuillés, c'est le silence. Le silence des collègues qui n’osent plus te parler, le silence des managers qui n’osent plus te donner de mission en voulant trop te protéger, et le silence gênant des regards qui se croisent. Dans un tel contexte, le retour est extrêmement difficile et rajoute encore plus de douleur, ce qui crée un chaos culturel qui isole encore davantage le parent en deuil.
Et enfin, l’autre chose que vous pouvez faire, c’est établir un plan de retour de congé. Pour cela, vous pouvez par exemple, augmenter graduellement le nombre d’heures de travail de l’employé ou lui permettre de travailler selon un horaire flexible.
C’est parce que vous faites savoir à la personne que vous êtes conscient qu'elle ne se sentira peut-être pas au meilleur de sa forme au cours des prochaines semaines, donc vous lui laissez le temps de se rétablir. Et bien sûr, c’est quelque chose que vous devez proposer et pas imposer car certaines personnes ne voudront pas forcément de ce temps. Alors, avant de mettre tout cela en place, il est essentiel d’en discuter avec la personne concernée, mais aussi de voir jusqu’à quel point c’est possible de vous ajuster en tant qu’entreprise. Car il faut aussi être conscient que certains des conseils que je vous donne ne sont peut-être pas applicables dans votre entreprise et qu’il vous faudra d’autres solutions. Mais ne venez pas me dire qu’il n’y a rien qui peut être mis en place. Et si vous pensez vraiment ça, appelez moi ^^ Je vous assure qu’on trouvera des solutions ensemble !
Retenez bien que: mettre des efforts dans le retour au travail d’un employé, ce n’est pas de l’énergie mise pour rien, bien au contraire ! En le faisant, vous allez non seulement renforcer les liens de confiance avec l’employé, mais en plus de cela ça aura des effets sur la rétention de votre personnel. Pis… dans un contexte de rareté de main-d’œuvre dans lequel on est, je vous assure que ça en vaut la peine !