Opinions impopulaires

Avec Adrien Fillion

Panser l'Entreprise lance une série inédite en collaboration avec Adrien Fillon : "Opinions Impopulaires". Inspirée de nos nombreux débats passionnés, cette série est née après une conversation sur le capitalisme, où Adrien m'a fait découvrir le livre : le nouvel esprit du capitalisme de Luc Boltanski et Ève Chiapello. À partir de là, l'idée d'explorer des sujets sensibles et polémiques autour du monde du travail s'est imposée.

Pendant 7 épisodes, on débat sans filtre de thèmes qui divisent, comme :

  • L'esprit du capitalisme nous façonne tous
  • Le quiet quitting et ce qu'il dit vraiment sur notre rapport au travail
  • La souffrance au travail est structurelle
  • La nécessité d'avoir des managers
  • La suppression des vacances
  • Le sens au travail qui masque l'exploitation
  • La confiance en entreprise est à sens unique

Je vous avoue que parfois on n’était pas d'accord, parfois on a débattu et parfois on était d'accord, mais c’est qui a nourri la réflexion et c'est ce qui fait la richesse de chaque épisode. Une invitation à questionner nos évidences sur le travail.

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Invité

Adrien Fillon, Chercheur postdoctoral, CNRS, Université Clermont Auvergne

Pourquoi ai-je invité Adrien Fillon ?

Il y a deux ans, Adrien avait rejoint le podcast pour un épisode intitulé Apprentissage, motivation et essentialisme psychologique. Depuis, on a continué à débattre, souvent pendant des heures sur WhatsApp, explorant les sujets sous tous les angles possibles. Et c’est de là qu’est née l’idée de cette série.

Une série qui a pour but de nous amener à repenser les pratiques en entreprise, à questionner les évidences, à remettre en cause ce que l’on croit savoir. Vous allez voir, on n’est pas toujours d’accord, et c’est précisément ce qui rend ces échanges si intéressants.

Alors, préparez-vous à réévaluer ce que vous pensiez savoir sur le travail et le management.

Partie 1 50min

Le capitalisme a changé notre manière de penser l'entreprise

Dans cet épisode d'ouverture de la série Opinions Impopulaires, Adrien Fillon, chercheur postdoc au CNRS, nous entraîne dans les rouages de L'Esprit du Capitalisme de Luc Boltanski et Ève Chiapello. Cet ouvrage clé explore comment le capitalisme s’est métamorphosé au fil des décennies pour influencer nos méthodes de travail et nos manières de manager.

À travers une exploration aussi instructive que percutante, Adrien nous montre comment le capitalisme, depuis les années 60, a façonné nos manières de penser le travail.

publié le jeudi 31 octobre 2024

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Une phrase à retenir de l’épisode

La confiance en entreprise n'est qu'unilatérale : un outil de pression, jamais une promesse.

Sujets abordés

  • Les différents esprits du capitalisme : Une explication des trois périodes historiques du capitalisme, chacune marquée par des transformations dans la structure et la gestion des entreprises.
  • Le paternalisme et la rationalisation : Les débuts du capitalisme moderne, avec une approche où le patron contrôlait l'entreprise et prenait toutes les décisions concernant les employés.
  • Le fordisme et la taylorisation : La rationalisation du travail pour maximiser la productivité à travers l'organisation des tâches.
  • L'évolution vers les cadres et le second esprit du capitalisme : L'apparition des cadres pour gérer les entreprises devenues trop complexes pour être dirigées par une seule personne.
  • La compétition et la réorganisation interne : Les tensions entre cadres pour accéder à des postes plus prestigieux et les enjeux de pouvoir dans les entreprises.
  • Le troisième esprit du capitalisme : La gestion par projet et l'individualisation de l'employabilité, marquant un changement dans la motivation et l'engagement des employés.
  • La notion de projet comme moteur de motivation : Comment les projets remplacent l'engagement à long terme envers l'entreprise en tant que principal facteur de motivation.
  • La confiance dans les entreprises modernes : Le rôle crucial de la confiance en tant qu'outil de gestion, tout en pointant ses limites et son caractère souvent unilatéral.
  • La responsabilisation individuelle dans le travail : L'accroissement des responsabilités des employés, des managers et des chefs de projet dans leurs tâches respectives.
  • Les dérives potentielles du système capitaliste : La compétition accrue entre les employés et les difficultés à instaurer une véritable solidarité au sein des grandes multinationales.

Partie 2 58min

Faire juste assez, sans se brûler : redéfinir la performance

Dans cet épisode, nous plongeons au cœur du quiet quitting, un phénomène où le fait de ne pas s’investir au-delà du strict minimum est perçu comme une forme de résistance.

  • Qu’est-ce qui définit une charge de travail « normale » ?
  • Est-ce que le fait de simplement remplir ses tâches, sans en faire davantage ?

Ensemble, nous questionnons cette notion de « normalité » et comment le capitalisme impose une surenchère de performance en valorisant ceux qui s’épuisent au travail.

publié le jeudi 7 novembre 2024

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Une phrase à retenir de l’épisode

Pourquoi considère-t-on que faire son travail et rien de plus est un problème ?

Sujets abordés

  • Définition et origine du quiet quitting
  • Questionnement sur la « normalité » au travail : faire le strict minimum vs. en faire toujours plus
  • La moralisation du travail : devoir s’investir pleinement pour être considéré comme un bon salarié
  • La notion de surperformance et la pression d’être toujours plus productif
  • La valeur morale et capitaliste associée au travail acharné et à la réussite individuelle
  • La notion d’individualisme au travail :la compétition entre collègues pour se démarquer
  • Le besoin de reconnaissance et l’impact du manque de reconnaissance sur la motivation et l’engagement
  • Les limites des initiatives de bien-être en entreprise (yoga, massages) sans adaptation réelle aux besoins individuels
  • La précarisation des professions et l’augmentation de la compétitivité comme moteurs du quiet quitting
  • Les bénéfices de travailler à 80 % de ses capacités pour préserver son équilibre et sa longévité dans un poste
  • Le retour au bureau après le télétravail et l’évolution de la confiance employeurs/employés depuis le COVID
  • L'importance de la confiance dans les relations professionnelles et son impact sur l’engagement au travail
  • Question finale : peut-on redéfinir la réussite et la valeur au travail sans imposer des normes épuisantes ?

Sons utilisés dans l’épisode

Partie 3 92min

Le bien-être justifie la souffrance au travail

Entre séances de yoga en salle de réunion et managers "humains" sur LinkedIn, on se demande si les initiatives de bien-être ne sont pas qu'une façade pour masquer une réalité bien plus sombre. Dans cet épisode avec Adrien on démonte les paradoxes et on met le doigt là où ça fait mal : pourquoi, malgré toutes ces interventions bien-être, la souffrance persiste et même s'aggrave ?

publié le jeudi 14 novembre 2024

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Une phrase à retenir de l’épisode

Quand tu nies la souffrance au travail, tu l’amplifies.

Sujets abordés

  • Le capitalisme cause la souffrance au travail.
  • Les injonctions paradoxales au sein des entreprises (flexibilité vs précarisation, compétition vs confiance).
  • La réalité des pratiques managériales et des processus décisionnels.
  • Le rôle et l'impact des initiatives de bien-être (coaching, yoga, etc.).
  • L'importance de la confiance et de la relation humaine.
  • Les différences culturelles dans la perception de la souffrance au travail.
  • La rationalisation et le contrôle du turnover en entreprise.

Sons utilisés dans l’épisode

Partie 4 68min

Quand les entreprises se passent des managers

Imagine une entreprise sans managers, où chacun est libre de prendre ses propres décisions. Ça donne envie, non ? Pourtant, derrière ces modèles apparemment utopiques se cachent des histoires bien plus nuancées. Dans cet épisode, Adrien et moi partons explorer les coulisses de Morning Star et de Valve Software, des entreprises souvent citées comme exemples de liberté organisationnelle. Mais est-ce vraiment aussi idyllique qu’on le croit ? On discute des défis cachés, des contradictions qui émergent, et de ce que tout cela signifie pour les managers d’aujourd’hui, coincés entre la recherche de productivité extrême et l'envie de redéfinir leur rôle. Un voyage entre idéal et réalité qui pourrait bien changer ta façon de voir le management.

publié le jeudi 21 novembre 2024

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Une phrase à retenir de l’épisode

Le management moderne est coincé entre maximiser la productivité et assurer le bien-être de ses équipes.

Sujets abordés

  • Introduction au débat sur l'utilité des managers.
  • Exemple de Morning Star : une entreprise sans managers.
  • Analyse du biais du survivant dans le succès des entreprises atypiques.
  • Le rôle traditionnel des managers et son évolution à travers les différents esprits du capitalisme.
  • Impact des attentes implicites dans les entreprises sans managers
  • Les avantages et inconvénients d'une structure sans managers.
  • Cas de Valve Software : l'expérience de l'autogestion et ses limites.
  • Burnout et pression liée aux attentes contradictoires des managers
  • Défis liés aux objectifs à court terme par rapport à la satisfaction à long terme des employés.
  • Paradoxes des rôles de management dans les systèmes capitalistes.
  • Stratégies des managers pour naviguer entre des objectifs contradictoires.

Sons utilisés dans l’épisode

Partie 5

Les vacances nous font-elles vraiment du bien ?

L'épisode sort le jeudi 28 novembre 2024

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Quand l’absence de reconnaissance fait du bruit